Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'escabelle
L'escabelle
Publicité
L'escabelle
Newsletter
Archives
18 avril 2009

Cache-cache avec des Images

Deux expositions sur les jeux d'images semblent se répondre en ce moment à Paris: l'une sur ce qu'elles cachent dans leurs propres motifs (Une Image peut en cacher une autre), l'autre axée sur les Controverses de ce qu'elles montrent. Leur point commun est sans doute qu'il faut toujours interroger ce qui se donne à la première vue.

Controverses traite de bien des sujets, et notamment des images truquées, faussement légendées ou attribuées à tort et dont le pouvoir manipulateur est ainsi dénoncé, ou tout au moins mis en évidence: images de propagande certes, mais aussi, côté lumineux de la force, déclencheurs puissants pour l'opinion.

Si Controverses pose également des jalons pour réfléchir à la moralité de l'art, Une Image peut en cacher une Autre montre comment des peintres de toutes époques ont inclus des dessins presque indiscernables dans leurs tableaux: des rochers qui reproduisent les traits d'un homme furieux pour accentuer discrètement l'orage qui gronde dans le paysage, ou appuyer un avertissement divin au spectateur, figures de cauchemars qui hantent une vision de l'Enfer dans un flou insaisissable, par exemple. Mais aussi vision restée longtemps secrète d'un Gauguin qui esquisse son profil entre terre et mer, comme pour signifier au-delà du paysage marin qu'il s'élance lui-même vers le large de l'aventure. D'autres jouent ouvertement sur les ambiguïtés de leur dessin (est-ce un lapin, ou un canard?) pour transmettre un malaise sur la définition de notre univers. Il ne s'agit plus de représenter la réalité comme elle serait sans le peintre, mais de l'investir d'une image mentale, d'un discours personnel dont le spectateur n'est pas forcément conscient.

Des images d'Epinal au surréalisme, en zig-zagant d'un continent à l'autre, l'exposition nous montre comment les peintres s'échappent ainsi des deux dimensions de leur toile.

Publicité
Commentaires
V
Les axes que tu définis, et les mots précis que tu emploies permettent en effet de mieux différencier les problématiques de la création. Effectivement, c'est vraiment stimulant, et encore plus avec de meilleurs outils de réflexion.
Répondre
V
Oui, je le crois, avec des axes bien distincts : réflexion sur le statut ontologique de l'image (trace, indice, preuve versus trucage, manipulation ), la notion d'oeuvre et d'auteur, de là les problèmes de contrefaçon, plagiat, pastiche,etc. jusqu'à la réflexion plus éthique sur la nature du représentable et ses limites. Bon, ainsi, ça reste tout à fait stimulant et, j'y reviens, toute la querelle, dans la première partie de l'expo, sur le statut d'oeuvre d'art qu'acquiert (finalement vite) la photo est passionnante et tout à fait instructive pour les autres arts, et singulièrement pour l'art contemporain.Il y a notamment un exemple (que je n'arrive pas à retrouver, hélas !...) qui montre à merveille combien l'espace d'exposition au regard est déterminant pour conférer à un objet "quelconque" le statut d'oeuvre d'art.
Répondre
V
Ahem... Le "côté lumineux de la force": hélas, Volland, je dois bien t'avouer que ma culture se teinte des métaphores de la Guerre des Etoiles. Le côté sombre, c'est Dark Vador, qui correspond ici aus images trompeuses et manipulatrices. Le côté lumineux (Luke Skywalker,et ses compagnons)c'est l'emploi de leur impact pour de bonnes causes...<br /> Tu avais donc bien deviné sur le fond.<br /> Moi aussi, j'ai été surprise par les côtés procéduriers de la photographie professionnelle. Peut-être redécouvre-t-on là sur une très courte période les problèmes liés à la propriété intellectuelle, et qui se sont réglés au fil des siècles pour les autres beaux-arts. <br /> C'est très intéressant. Mais du coup, l'art paraît parfois s'engluer dans des considérations terre à terre.<br /> C'est vrai qu'en suivant la chronologie, l'expo aboutit à beaucoup de répétitions. Aurait-il fallu une approche plus synthétique?
Répondre
V
Vu Controverses. Très intéressant, en effet. Mais j'ai regretté un choix chronologique qui n'apporte rien, si ce n'est de montrer, mais dans une certaine confusion,la permanence et la récurrence des problématiques au sujet de l'image. J'ai surtout finalement été intéressé par le questionnement sur le statut de l'oeuvre d'art...où l'on voit avec un peu d'étonnement le rôle majeur joué en ce domaine par les juristes ! C'est aussi une expo très "textuelle" qui démontre une nouvelle fois l'infirmité de l'image, qui n'est pas grand-chose sans sa "légende"... Mais au fait, qu'entends-tu par "côté lumineux de la force" ? :) Tu veux parler de l'impact d'images ouvertement engagées ?
Répondre
Publicité