Négationnisme, climatologie, censure
La communauté scientifique s'émeut des contre-vérités sur le réchauffement climatique hautement médiatisées par Claude Allègre (l'Imposture Climatique, 2010). Il n'est pas le seul: les médias font la part belle à nombre de déclarations mensongères et faussement scientiques, c'est-à-dire publiées sans passage par un comité de lecture et peer review.Une pétition de 400 scientifiques vient d'être adressée à Valérie Pécresse, l'Académie des Sciences et d'autres organismes de recherche pour qu'ils réagissent officiellement.
Cette information est relayée dans la presse écrite et nombre de sites, comme notre-planète.Info, qui reprend tous les éléments. Claude Allègre avance des données erronées, parfois délibérement falsifiées - et il le reconnaît avec son sens de la provocation habituel.
Voilà qui relance le débat sur les moyens de lurtter contre le négationnisme, quel qu'il soit. Quelles armes trouver contre les leaders d'opinion de mauvaise foi, sans pour autant tuer la liberté d'expression? La puissance des média est sans doute à exploiter, puisqu'elle est au coeur du succès des bateleurs populistes. Mais faudra-t-il rivaliser dans le bruit?
Il y a quelque temps, une enquête du Guardian relayée par Le Monde signalait que même si 95% des publications scientifiques s'accordaient à reconnaître le réchauffement climatique, 50% des articles de journaux (d'un panel précis) laissaient la parole à la thèse inverse. Faudrait-il respecter une proportion plus raisonnable? Mais quelle est la fonction et l'intérêt des journaux? Transmettre l'information exacte, lancer des débats et laisser la part belle aux provocateurs? Vendre à tout prix en prenant les vérités communément admises à contre-pied? Quelle éthique pour quels média?