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25 août 2014

Expo 58, Jonathan Coe

Expo-58

Expo 58 m'a réconciliée avec Jonathan Coe, dont j'avais adoré The House of Sleep mais dont tous les romans situés dans les années 60-70 m'ont ensuite un peu barbée. Expo 58 suit son héros, Thomas Foley, tantôt fonctionnaire un peu terne à Londres, emprisonné dans une vie routinière et convenue en banlieue avec sa femme et leur bébé,  tantôt en Belgique, pour l'exposition universelle de 1958 où il gère le pub anglais, fleuron et vitrine du British way of life. Accessoirement, il y travaille pour les services secrets britanniques... La vie est plus piquante en Belgique, on s'en doute, où les espions de toutes nationalités pullulent. Qui se cache derrière le sourire de la ravissante hôtesse qui accueille le jeune fonctionnaire britannique? Qui est réellement son compagnon de chambrée? Quels objectifs poursuivent les demoiselles qui gravitent irrésistiblement autour du pub? Nul doute que le journaliste russe est fort louche quant à lui...

Beaucoup est traité sur un mode parodique, avec un humour parfois burlesque et des dialogues souvent drôles. Les deux espions anglais, par exemple, se la jouent Dupond et Dupont avec un certain brio. l'enlèvement du héros paraît assez pataud, et à l'opposé des aventures de James Bond auxquelles Foley pense volontiers. En même temps, l'intrigue permet de dépeindre soigneusement la société de l'époque, jusqu'aux expressions à la mode en ce temps-là. J'ai trouvé très intéressante la découverte de cette exposition universelle, dont j'ignorais tout (inauguration visible en document de l'INA)

Le héros cherche sa voie aussi, et mène deux enquêtes plus personnelles sur l'origine de sa famille et le devenir de son couple.  Il cherche un sens, une logique qui puisse dicter ou tout au moins justifier ses choix, et y gagne une dimension humaine, une forme de maturité et de dignité. J'ai beaucoup aimé les scènes avec sa mère. Les relations avec son épouse, et son voisin envahissant, sont décrites dans leur fadeur ordinaire avec un réalisme un peu douloureux, mais sans doute salutaire.

Tout cela est très ambitieux et flageole parfois sur le fil du rasoir. La parodie verse à l'occasion dans la caricature, certains éclaircissements sont lourdement didactiques, les personnages peuvent virer à l'Inspecteur Gadget et l'illusion romanesque en souffre parfois. Mais à chaque fois le roman retombe sur ses pieds sans vous tomber des mains (?). C'est un "page turner" comme disent les Anglais, on ne s'arrête pas avant d'avoir fini. J'y ai bien aimé le jeu de la recherche (infructueuse) du vrai au milieu des images reflétées à l'infini par les miroirs tendus le long du chemin, la difficulté des choix avec les pauvres informations que l'on s'imagine posséder, et le volet roman d'espionnage, qui tient très bien la route. 

Pour ceux qui lisent l'anglais, une critique parue dans The Guardian, fouillée et qui me paraît très juste.

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Commentaires
V
Bonjour Dasola, je ne connaissais pas ce roman de lui. Merci de l'idée de lecture!
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D
Bonjour Veranne, un peu moins enthousiaste que toi, j'ai trouvé que ce roman traînait en longueur sauf à la fin où tout s'accélère. C'est plaisant mais pas transcendant. J'ai préféré nettement d'autres romans de Coe dont La pluie avant qu'elle tombe. Bonne journée.
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