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L'escabelle
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28 juillet 2009

Envoyée spéciale

Légiférer ou non sur le port de la burka a préoccupé les média ce printemps, avant que le sujet ne soit détrôné par autre chose. Dans la même période, Obama a défendu la liberté totale de vêtements pour les Musulmanes en Europe, lors de son discours du Caire (le 4 juin), déclenchant une tempête de protestations françaises, notamment parmi les défenseurs de la laïcité. Je me souviens d'une page "courrier des lecteurs " dans Le Monde où en réalité, aucun message parmi la dizaine publiée ne se prononçait réellement en faveur de la liberté totale.

Le sujet est resté dans les esprits, surgissant souvent dans les conversations. "Trop de tolérance!" s'exclame un ami que je n'aurais pas soupçonné de fermeture d'esprit, "beaucoup de bruit pour rien", décrète une relation avant de décrire en riant le spectacle de femmes en burkas noires nageant dans la piscine d'un hôtel asiatique à un horaire réservé.

Coïncidence, je viens de me plonger dans La Religieuse, de Diderot, dont l'introduction (signée Roland Desné) précise: "Le témoignage [de l'héroïne] met en cause une société et une Eglise qui s'accorde pour étouffer dans un être humain le désir naturel de la liberté." Voilà qui me ramène à notre sujet...

Il n'en fallait donc pas plus pour que j'aille enquêter outre-Atlantique! Barack, tiens toi bien....

A signaler l'article de Bernard sur son nouveau blog , "La loi contre la burqa ou... la liberté contre la liberté", une lecture très éclairante sur le noeud gordien des arguments qui s'enchevêtrent.

A bientôt!

450px_Statue_de_la_liberte_new_york

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Commentaires
V
Je crois qu'un journaliste s'est fait arrêter comme ça, en Afghanistan... Et lors d'un dîner où se trouvait une épouse d'origine irannienne, ont circulé des histoires de ce genre.. Comme quoi nos inquiétudes sécuritaires sont partagées même dans les pays qui imposent la burqa...
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P
Anecdote authentique pour nous faire rire un peu :<br /> le mari, d'origine du Maghreb, d'une de mes amies va à l'hypermarché de notre ville de province. Il remarque 2 femmes en burqa dont les chaussures lui semblent imposantes. Dans un rayon, alors qu'il se trouve à côté d'elles, il fait tomber un produit. Une se baisse, le ramasse et le lui rend. Il remercie et entend "de rien" murmuré d'une voix mâle !
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V
Tu montres bien que ce port de la burqa relève davantage de l'action politique que d'une simple pratique religieuse exercée sans arrière-pensée. Et ta comparaison amenant au rapport à la sexualité illustre qu'il y a affrontement d'idéologies, et de modèles sociaux. <br /> On va voir ce qui se passe à la rentrée, et s'il y a à nouveau des incidents médiatisés (personnellement je tremble à l'idée que cela se produise sur mon lieu de travail). <br /> Si c'est le cas, je crois en effet qu'il faudrait les prendre au sérieux, et pourquoi pas, en profiter pour creuser et élargir la réflexion au lieu de se focaliser sur le débat de la tolérance religieuse... Ce serait peut-être l'occasion de travailler sur le "vivre ensemble", et la notion d'"intégration", qui reste visiblement douloureuse...
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G
Quelques réflexions tardives, complémentaires, un peu en vrac.<br /> <br /> Pour moi aussi, il s'agit là avant tout d'une manifestation politique, plutôt que strictement religieuse. D'ailleurs, les religions se développent toujours dans un certain climat politique, et s'y expriment de façon diversifiée. Le christianisme s'est développé dans le terreau de la décomposition idéologique de l'empire romain et il s'est exprimé de façon bien différente à ses débuts, au moyen âge ou aujourd'hui, dans le domaine politique. Le courant salafiste est certes une certaine interprétation de l'Islam, mais tout autant un mouvement politique.<br /> <br /> Le nombre de ces manifestations est loin d'être un détail. 367 ce n'est absolument rien, et ne mérite que la placidité vigilante. Mais 36 000 (1 par commune française) par exemple c'est un mouvement politique plus important que le NPA ou le Modem.<br /> <br /> Ces manifestations sont l'expression d'une soumission et donc d'une oppression, c'est clair, même si les femmes concernées en sont souvent les actrices consentantes : le mot aliénation convient à toutes les situations. En même temps, elles s'expriment contre d'autres manifestations qui ne sont pas précisément ou pas évidemment des manifestations de liberté : que les filles montrent leurs sous-vêtements comme cela a été la mode, ou leur ventre jusqu'au pubis, ou fassent pigeonner leurs seins, ne me parait pas être la preuve univoque de leur liberté, même si elle en est sans doute une sorte de conséquence. Cela manifeste aussi un certain rapport à la sexualité, dénoncé en son temps par les mouvements féministes. En tout cas, il y a lutte d'un modèle idéologique contre un autre modèle, que nous partageons plus facilement, mais qui peut aussi être interrogé à l'occasion.<br /> <br /> Enfin, je ne comprends pas pourquoi il faudrait avoir une placidité vigilante vis à vis d'un tel mouvement politique, et par contre une vigilance exacerbée contre la moindre phrase ambigüe de Sarkozy. Les deux méritent critique, et éventuellement action politique, dans la rue ou dans la loi.
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P
Oui, depuis que je cherche à me renseigner sur le sujet, il m'apparaît qu'il y a beaucoup de provocation là-dedans et que ça reste très minoritaire. Je veux espérer que le nombre de femmes motivées pour transpirer sous ces suaires (tiens, suaires - sueur...ça va ensemble ? Apparemment oui. Mon inconscient tire plus vite que son ombre, on dirait) restera très limité. A mon corps défendant, je suis d'accord avec Volland pour la placidité vigilante.<br /> J'aimerais aussi ajouter que dans notre imaginaire occidental, ce type de vêtement rappelle des symboles d'angoisse (voiles de deuil des veuves, haillons des lépreux, fantômes, pénitents...) et que notre rejet est aussi lié à ça, ce n'est pas anodin.
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