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L'escabelle
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25 mars 2010

Identité nationale et construction de l'individu

L'identité nationale est colorée par la langue, la culture, l'histoire d'un état-nation, les idéologies qui ont dominé (religion, principes fondateurs, valeurs partagées telles que laïcité, droits de l'homme en France). Elle contribue à la construction de la personnalité, un peu comme un ingrédient commun aux résidents d'un même pays. Et en même temps, elle évolue, à son tour transformée par la perte d'influence ou l'émergence de groupements humains, les nouvelles problématiques liées à la vie économique, la médecine, les choix politiques.

Mais aujourd'hui quelle part prend-elle réellement dans la construction de l'individu? A cet égard, quel sens gardent les frontières de l'état-nation?

L’identité nationale suppose qu’il y ait un tronc commun entre les individus, qui transcende ou domine les traits individuels, une forme d’identité collective derrière lesquelles l’individu s’efface. De plus, elle se réfère à un état-nation, et donc à des frontières. Or frontière et identité collective sont 2 notions qui évoluent, voire se diluent.

Les frontières ne sont pas des limites naturelles, comme les montagnes, les fleuves, les mers, les déserts. Les frontières par contre sont artificielles, et potentiellement illusoires. Avec des accords comme celui de Schengen, elles n'ont plus le même sens qu'autrefois en Europe.

Aujourd’hui,  la société qui définit l’individu ne se confond plus avec l’état-nation et ne se définit pas selon les frontières d’une nation :

L’économie se globalise, les emplois se délocalisent, les cultures se mélangent.

Le risque ne connaît plus les frontières, qu’il s’agisse du nuage radioactif de Tchernobyl, de la culture des OGM, de l’utilisation de la planète entière comme un espace d’expérimentations.

On a une déterritorialisation de l’individu – révolution des transports, des moyens de communication (Skype, internet)

Vraisemblablement, une réponse aux menaces de la globalisation économique, est une forme fluctuante de coopération transnationale entre des groupes de pression. Une fois de plus, ce n’est pas l’état-nation qui peut agir en tant que tel.

Ce qui détermine l’individu n’est plus tant sa classe sociale d'origine que les réseaux sociaux où il s’inscrit. Entre globalisation et échanges culturels, l’individu est à la confluence de courants à canaliser, à unifier.

L’individu s’invente de plus en plus, ne se coule plus dans un rôle fixé d’avance. Par exemple, les femmes ont maintenant des choix qu’elles n’avaient pas il y a 60 ans. Rester femme au foyer n’est plus indiscutable. Une femme y sera peut-être obligée – mais personne ne dira que c’est son destin. (On invoquera des explications)

Nous entrons dans une logique de flux, beaucoup plus que de structures figées et cloisonnées. L’individu ne peut plus se définir grâce à son pays.

Tout ceci peut d’ailleurs créer un vacillement, une forme d’inquiétude face à une perte de repères, et donc une montée réactionnaire de nationalisme...

(Réflexions très inspirées par Ulrich Beck, un sociologue allemand)

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Commentaires
V
Ulrich Bech le cite, et analyse leurs différences (notatemment dans un ouvrage d'entretiens) "Flux" pour Bech, "société liquide" pour Bauman, des analyses qu'il vaut la peine d'étudier en effet. Merci de votre passage.
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T
Zygmunt Bauman aurait pu être une autre référence sociologique utile (Cf. http://yannickrumpala.wordpress.com/2009/11/14/%c2%ab-identite-nationale-%c2%bb-un-debat-en-retard-d%e2%80%99une-epoque/ ).
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