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L'escabelle
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5 juin 2010

Politics, Adam Thirlwell (2003)

Le roman s'ouvre avec un jeune couple occupé à mettre en oeuvre un scénario sado-maso aussi cliché que leurs menottes de fourrure rose (trop grandes, d'ailleurs) et un narrateur envahissant qui en commente chaque péripétie dans une dérision grandissante jusqu'au fiasco final. Dans les chapitres suivants, on découvre trois personnages, un garçon et deux filles, ce qu'ils font, comment ils parlent, quel est leur profil émotionnel. Des allusions impertinentes qui mènent de Brancusi à Staline, s'appuient sur Jules et Jim ou la vie sexuelle de Mao éclairent les différentes étapes d'un ménage à trois, à quatre même, en comptant ce narrateur omniprésent qui en devient presque lui-même personnage du roman.

Le plus surprenant, c'est que l'on s'intéresse à cette histoire malgré les digressions permanentes, la crudité des scènes d'amour qui se succèdent en cahotant dans le pipi caca, le cabotinage de ce foutu narrateur qui ne nous lâche pas d'une virgule.

C'est qu'en même temps l'analyse des relations et des motivations plus ou moins avouées, la révélation des craintes secrètes ou des émotions contradictoires touchent très juste; ça fait du bien de retrouver nos failles chez les autres, détaillée par le narrateur (je vous ai parlé du narrateur, déjà? ) avec un certain plaisir, une tendresse fraternelle. Dérision, oui, mais aussi beaucoup d'humour dans le dialogue très pédagogique avec le lecteur. Par exemple, un morceau d'anthologie: l'étude des positions relatives  des trois personnagesdans le lit (qui dort près de qui, qui est au milieu), les tactiques pour changer de configuration.

En revanche je n'ai pas trop compris le titre... peut-être juste une insolence de plus!

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