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L'escabelle
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21 septembre 2010

Oncle Boonmee

A la table d’un homme gravement malade des reins et dont la fin approche, viennent s’asseoir successivement sa défunte épouse, puis un singe aux yeux rouge électrique qui brillent dans la nuit, en l’occurrence son fils disparu depuis de nombreuses années lors d’une échappée en forêt appareil photo en main, à la poursuite d’étranges créatures qu’il a fini par rejoindre et ne plus quitter. Les autres convives, dont une belle-sœur qui le suit tout au long de l’histoire, après un instant de surprise et d’appréhension, restent polis, et même affables. On comprend qu’il s’agit d’accompagner le mort jusqu’à sa dernière demeure. Il n’est pas particulièrement question de vies antérieures. En revanche l’angoisse de la mort est claire, ainsi qu’une interrogation sur le sens de la maladie qui frappe le héros : « c’est à cause de mon karma, c’est parce que j’ai tué beaucoup de communistes ». Le film se situe aujourd’hui, et non dans quelque période reculée, et en effet de temps à autre filtre un peu du trouble politique : un clandestin venu du Laos, quelques images de soldats, un cauchemar raconté où les militaires traquent et assassinent les gens du passé, un album photo imaginaire où l’homme singe pose avec des soldats. Le héros meurt, après une errance dans la forêt peuplée d’esprits et de créatures floues à peine entrevues, puis dans une grotte qui plonge dans les entrailles de la terre (« c’est comme si j’étais dans un utérus », s’aperçoit le héros) Une cérémonie bouddhiste est organisée dans un temple vivement illuminé, avec un autel garni d'ampoules allumées de toutes les couleurs. Un bonze vient rejoindre à son hôtel la belle-soeur occupée à compter l’argent que lui ont laissé des proches avec leur carte de condoléances. Elle est de belle humeur et plaisante. Il n’a apparemment pas le droit d’être là. Il prend une douche. En esprit il sort dîner avec elle. Ou en vrai. En tout cas, en esprit ou en vrai, leurs doubles restent fascinés devant la télévision, qui montre un régiment en action. Dans tout le film, les relations sont cordiales, douces, humaines. On sent la menace de la guerre de temps en temps.

Une fois n’est pas coutume, j’ai raconté l’histoire – et je ne sais pas quoi dire d’autre sur ce film. Peut-être est-il empreint de signes et d’allusions parlant aux compatriotes de Apitchatpong Weerasethakul . On voit bien quelle place pourraient prendre l’imaginaire et la spiritualité  dans le film, mais rien ne m’est parvenu. Pas de musique pour se raccrocher à quelque chose. L’image paraît issue d’un cinéaste amateur. Je préfère ne rien dire du maquillage de l’homme singe. Un passage détone cependant, comme tiré d’un conte : celui de la princesse défigurée par une maladie de peau qui se donne à un poisson-chat magicien pour qu'il la guérisse. Une histoire dans l’histoire, mais je n’ai pas non plus compris le lien… Peut-être une rêverie érotique du héros avant de mourir…

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Commentaires
D
Bonsoir Veranne, je n'ai pas vu le film (pas tentée). Et ce n'est pas ton résumé qui va m'y inciter et poutant, il a reçu la Palme d'Or. Bonne soirée.
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