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31 octobre 2010

Les rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch

Ce film documentaire allemand d' Anne LINSEL et Rainer HOFFMAN (2009) montre en 1h30 comment une quarantaine de jeunes travaillent pour devenir les interprètes d’un ballet de Pina Bausch, Kontakthof, où les personnages se rencontrent, font connaissance, avancent, se découvrent, parcourent un bout de chemin ensemble, se séduisent, ou non.

On les voit jouer et rejouer certaines scènes sous les conseils de deux danseuses de la troupe de Pina Bausch, Jo-Ann Endicott et Bénédicte Billiet, devenues leurs professeurs, et travaillant avec eux. La sélection ne se fait qu’assez tard, et il s’agira de désigner une troupe principale et en quelque sorte la troupe « doublure ». Entre les scènes de répétition, les jeunes sont filmés pour quelques confidences, quelques explications sur leur vie, dans un cadre d’interviews filmés sans fantaisie, dans un décor qui leur est familier.

Globalement le film est un peu raide, structuré d’une manière assez cassante. On devine que les jeunes choisis pour les interviews sont les futures vedettes du spectacle. Les plans sont figés dans un cadre rigide. C’est un documentaire sans complaisance particulière, un anti-« Fame ».

Mais en même temps, cette absence de tout propos esthétisant, cette austérité permettent aux jeunes gens d’apparaître dans leur authenticité. La fraîcheur de leur jeunesse, l’éclosion, l’épanouissement, mais aussi leurs blocages, leur pudeur, leurs doutes. Le film est très physique, on y perçoit presque le toucher de leur peau, le frôlement des étoffes. Impossible de rester indifférent aux corps… On réfléchit aussi au meilleur casting, on cherche à comprendre le lien entre les séances dansées et les interviews, jusqu’à peut-être deviner qu’au fond, ce n’est pas la plus jolie ou le plus musclé qui seront les vedettes, mais plutôt ceux qui en ont le plus dans le ventre, ou dans la tête.

Au début je me demandais laquelle des deux professeurs était Pina Bausch. En réalité aucune, puisque la chorégraphe n’apparaît qu’au bout de quelques semaines de travail, pour un premier bilan lors duquel les professeurs sont aussi nerveux que les jeunes gens. Là encore pas de star system, pas de diva, mais une ascèse du corps, un regard aigu , presque sévère, puis un dialogue profondément humain qui va à l’essentiel. Sans doute ce qu’on appelle « une grande dame ». En tout cas, j’ai été très impressionnée.

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