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14 novembre 2010

"Women are so unintelligent", William Somerset Maugham

C'est le genre de commentaire que l’on trouve régulièrement sous la plume de William Somerset Maugham, un auteur anglais (1874-1965) romancier et dramaturge de nationalité britannique. Je lisais cet auteur dans mes jeunes années les veilles d’examen, tant son style classique, son vocabulaire varié, sa syntaxe ronde représentaient le modèle à suivre. Effectivement rien d’original dans son esthétique. Mais sa méfiance envers les femmes me frappait déjà à l’époque. Par exemple dans ses Short Stories, revient sans cesse la question de savoir si telle ou telle femme avenante, au teint frais et naturel, est maquillée ou non.

Dans The Moon and Six Pence, (L'Envoûté), où il s’appuie sur la vie de Gauguin, sa misogynie se déchaîne: les femmes sont fausses, calculatrices, snobs, obsédées par les apparences, et pires que stupides, puisque le domaine de l’intelligence leur est visiblement fermé (« women are so unintelligent » ) Ceci dit, la critique a beau être mordante, on n’y voit rien qu’une posture un peu mécanique, un aigre et répétitif règlement de compte. Le roman tout entier est imbu d’un regard un peu condescendant sur l’espèce humaine, avec une tendresse indulgente pour les personnages masculins, qui confine à la complaisance par comparaison. Peut-être est-ce lié à son vécu... (voir sa biographie sur Wikipedia).

Ce qui me semble déjà plus discutable, c’est la technique romanesque, et notamment la maladresse avec laquelle il campe un décor conventionnel qu’il dénonce ensuite, y installe des personnages dont il choisit lui-même les différentes facettes, pour finalement lever les yeux au ciel devant leur impéritie, tout en prétendant brosser un tableau de l’humanité.

Mais c'est par le narrateur qu'arrive le pire: non content de décrire les personnages et les rebondissements de l’intrigue, il nous inflige son filtre critique en permanence, nous décode les situations, nous livre à jet continu son interprétation des âmes.

Voilà l’impardonnable, pour moi, dans ce roman : le lecteur n’y trouve tout simplement pas de place…

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