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L'escabelle
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15 novembre 2010

The Social Network, David Fincher, 2010

J’ai passé un excellent moment avec cette reconstitution des origines de Facebook, articulée sur un éclairage réciproque entre les débuts et une procédure de conciliation légale engagée par différents plaignants contre Marc Zuckerberg, qu’on peut qualifier de geek, génial informaticien et asocial. D’un côté, la chronologie des événements se reconstruit petit à petit, de l’autre un puzzle humain se forme et se déforme où les personnages gravitent les uns par rapport au autres, Mark étant l’aimant vers qui tout converge.

Le film nous montre également des milieux sociaux très marquants : l’arrogance et la morgue des familles de milliardaires à Harvard, leurs clubs très fermés qui recrutent avec insolence, les bars d’étudiants sympas, la Californie de Sean Parker, fondateur de Napster, qui évince le directeur commercial de Facebook et obtient des financements de Peter Thiel (fondateur de PAYPAL) - ambiance cocaïne et fêtes déjantées.

Même les montages financiers sont rendus compréhensibles, et tout se noue et s’enchevêtre dans le jeu des passions humaines : espoirs, revanches, admiration, amitié, ambition. On ne s’ennuie pas une seconde, et même s’il reprend une histoire sans doute devenue publique, le film ne semble ni complaisant ni superficiel, mais au contraire analyse et suit les personnages dans un suspense maintenu jusqu’au bout, laissant finalement le spectateur seul juge.

David Fincher a également réalisé L'Etrange histoire de Benjamin Button.

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Commentaires
P
Il y a quelque chose qui est bien vu dans le personnage de Zuckerberg, c'est l'usage qui est fait de son côté "sale gosse", "surdoué de l'informatique", "autiste du relationnel", et surtout de son intelligence et de son humour : ces caractéristiques ont tendance à mettre le spectateur de son côté en excusant ses comportements...
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P
J'ai lu que le film est inspiré de la biographie du copain de Zuckerberg, le financier, avec qui il serait brouillé maintenant. Zuckerberg lui-même n'aurait pas été consulté et aurait tenté de redorer son image en acceptant quelques entretiens TV qu'il fuit d'habitude. Les autres...je ne sais pas. En France, ce serait impossible à cause de la loi sur la vie privée qu'il n'y ait pas l'accord des personnes concernées, mais aux USA j'ignore comment ça se passe. Il doit bien y avoir quelques négos en sous-main...
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V
Effectivement Facebook tourne au cauchemar pour certains, façon Big Brother quand c'est un employeur potentiel qui retire une offre en découvrant les frasques du candidat ur internet. D'un autre côté, Facebook est aussi un réseau socio-professionnel qui fonctionne bien, avec la contrainte de devoir mettre sa page à jour constamment. Mais ce genre de servitude a existé depuis toujours, j'imagine, bien que sous d'autres formes, par exemple par des visites ou invitations à qui de droit, etc... Personnellement, je ne suis pas allée plus loin qu'une brêve expérience sur Facebook, n'ayant pas besoin professionnellement de ce type de réseau. En plus, j'ai été assez échaudée par leur changement de politique de confidentialité récemment (quelques photos mises en ligne sont devenues publiques), et j'ai fermé mon compte.<br /> Pas de méchant dans le film: ou et non, parce que le héros est tout de même soupçonné de pas mal de "coups en douce" vis à vis de ses associés (les fuites concernant la maltraitance contre les animaux, la descente de police) Mais le scénario lui donne un visage humain et finalement lisse les aspérités. Je serais curieuse de savoir comment les personnes ont négocié les caractéristiques de leur "personnage" dans le film...
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P
Je ne connaissais pas cette histoire. Je ne suis allée sur Facebook que pour comprendre son fonctionnement. Orwell nous faisait craindre un monde surveillé par Big Brother ? Voilà qu'on s'offre tout seul au regard des autres, même pas besoin d'y être contraint.<br /> Passionner des spectateurs avec les types qui passent leur temps assis devant un ordinateur, ce n'était pas gagné. C'est pourtant très réussi. Le rythme du film, saccadé, rapide, évoque celui des tapotements du clavier et se marie bien à l'ambiance générale de cette histoire où personne n'est sympathique et personne n'est totalement désagréable. Pas de héros, pas de coupable, pas de méchant. La limite entre morale et compétence économique est floue. Au bout du compte, une morale qui ne doit rien à la technicité : "je me sens seul, je crée un réseau "d'amis", et je perds le seul que j'avais"...Morale simple pour une fable de notre temps.
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