The Social Network, David Fincher, 2010
J’ai passé un excellent moment avec cette reconstitution des origines de Facebook, articulée sur un éclairage réciproque entre les débuts et une procédure de conciliation légale engagée par différents plaignants contre Marc Zuckerberg, qu’on peut qualifier de geek, génial informaticien et asocial. D’un côté, la chronologie des événements se reconstruit petit à petit, de l’autre un puzzle humain se forme et se déforme où les personnages gravitent les uns par rapport au autres, Mark étant l’aimant vers qui tout converge.
Le film nous montre également des milieux sociaux très marquants : l’arrogance et la morgue des familles de milliardaires à Harvard, leurs clubs très fermés qui recrutent avec insolence, les bars d’étudiants sympas, la Californie de Sean Parker, fondateur de Napster, qui évince le directeur commercial de Facebook et obtient des financements de Peter Thiel (fondateur de PAYPAL) - ambiance cocaïne et fêtes déjantées.
Même les montages financiers sont rendus compréhensibles, et tout se noue et s’enchevêtre dans le jeu des passions humaines : espoirs, revanches, admiration, amitié, ambition. On ne s’ennuie pas une seconde, et même s’il reprend une histoire sans doute devenue publique, le film ne semble ni complaisant ni superficiel, mais au contraire analyse et suit les personnages dans un suspense maintenu jusqu’au bout, laissant finalement le spectateur seul juge.
David Fincher a également réalisé L'Etrange histoire de Benjamin Button.