Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'escabelle
L'escabelle
Publicité
L'escabelle
Newsletter
Archives
23 décembre 2010

Visite au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Le musée d'art moderne de la ville de Paris , 11 avenue du Président Wilson à Paris, est un lieu tout à fait étonnant, un labyrinthe de marbre, aux salles si hautes qu’on n’en voit pas les plafonds. On y suit des volées de marches, des coudes, des contre-plongées vers des profondeurs obscures. Prenez les salles du sous-sol : d’un côté la salle Boltanski, avec ses piles de linge d’enfants entassés sur des étagères  - que sont-ils devenus ? et plus loin les annuaires de tous les pays d’une année donnée – comme si lister tous les noms représentait peut-être une garantie, une protection ..  une maîtrise de la situation à l’instant t, en tout cas génère une angoisse sourde : on n’a pas oublié son travail de mémoire sur l’holocauste.

Un peu plus loin dans les entrailles du musée, des écrans où sont projetés des courts-métrages russes, insolites, prenants, décalés, et en tout cas dans une pénombre étonnante. On n’est pas sûr de la sortie. Il y a des portes un peu partout, mais finalement on fait marche arrière prudemment, en hâtant un peu le pas.

Quand on émerge, de vastes passages aux murs complètement nus guident vers de nouvelles salles. Parfois, un paravent incongru masque une porte, qu’on n’aurait peut-être même pas remarquée sans cette tentative de la dérober. La salle Matisse est une oeuvre d’art en soi, avec une danse inachevée tendue sur un mur central qui s’arrête à quelques mètres des parois, ménageant assez d’espace pour que les passants le contournent. A chaque extrémité, est également assis un gardien, qui fait face à son collègue de profil. On croirait deux sphinx qui montent la garde. En réalité ils sont symétriquement écartés de la ligne centrale pour que chacun surveille plus aisément sa moitié de salle. Mais le léger décalage ne s’aperçoit qu’en les approchant, et produit par ce jeu d’optique une impression de mouvement hiératique, sacré et qui nous interroge comme les visiteurs d’un temple.

Cette étrangeté de volumes monumentaux consacrés aux collections permanentes, ce vide très inhabituel dans une ville où chaque mètre carré compte déconcertent le visiteur, dont la perception dérive très légèrement, comme d’un demi-ton,  pour devenir sensible à d’autres rythmes, d’autres vibrations, accords, formes.

Ci-dessous, Le Livre, de Juan Gris.

LeLivreJuanGris

Publicité
Commentaires
Publicité