Universel et International
Après l'annulation d'un débat à l'ENS sur le Proche-Orient avec Stéphane HESSEL, à la demande du CRIF, j’ai fini par lire Indignez-vous ! à mon tour.
Craignant de m’aliéner les 3 derniers lecteurs qui me restent, je m’abstiendrai lâchement de commenter ses positions concernant le BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), pour retenir à la place l’extrait suivant (p15):
« J’ai eu la chance après la Libération d’être associé à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’Organisation des Nations unies, le 10 décembre 1948 (…) C’est à René Cassin que nous devons le terme de droits « universels » et non « internationaux » comme le proposaient nos amis anglo-saxons. Car là est bien l’enjeu au sortir de la seconde guerre mondiale : s’émanciper des menaces que le totalitarisme a fait peser sur l’humanité. Pour s’en émanciper, il faut obtenir que les pays membres de l’ONU s’engagent à respecter ces droits universels. C’est une manière de déjouer l’argument de pleine souveraineté qu’un Etat peut faire valoir alors qu’il se livre à des crimes contre l’humanité sur son sol. Ce fut le cas d’Hitler qui s’estimait maître chez lui et autorisé à provoquer un génocide»
Cette distinction entre universel et international me paraît très intéressante. L’Occident est souvent accusé de vouloir exporter à tout prix ses conceptions de l’humanité en les prétendant «universelles», forme déguisée de colonialisme ou de dogmatisme. Mais tout de même, dans ce contexte, l’argument pour ce choix des mots a du poids…