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25 février 2011

Universel et International

 _Après l'annulation d'un débat à l'ENS sur le Proche-Orient avec Stéphane HESSEL, à la demande du CRIF, j’ai fini par lire Indignez-vous ! à mon tour.

Craignant de m’aliéner les 3 derniers lecteurs qui me restent, je m’abstiendrai lâchement de commenter ses positions concernant le BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), pour retenir à la place l’extrait suivant (p15):

 

« J’ai eu la chance après la Libération d’être associé à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’Organisation des Nations unies, le 10 décembre 1948 (…) C’est à René Cassin que nous devons le terme de droits « universels » et non « internationaux » comme le proposaient nos amis anglo-saxons. Car là est bien l’enjeu au sortir de la seconde guerre mondiale : s’émanciper des menaces que le totalitarisme a fait peser sur l’humanité. Pour s’en émanciper, il faut obtenir que les pays membres de l’ONU s’engagent à respecter ces droits universels. C’est une manière de déjouer l’argument de pleine souveraineté qu’un Etat peut faire valoir alors qu’il se livre à des crimes contre l’humanité sur son sol. Ce fut le cas d’Hitler qui s’estimait maître chez lui et autorisé à provoquer un génocide»

 

Cette distinction entre universel et international me paraît très intéressante. L’Occident est souvent accusé de vouloir exporter à tout prix ses conceptions de l’humanité en les prétendant «universelles», forme déguisée de colonialisme ou de dogmatisme. Mais tout de même, dans ce contexte, l’argument pour ce choix des mots a du poids…

 

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Commentaires
V
Sur la notion de régression des droits "universels" liée au multiculturalisme (et relativisme culturel, je suppose), il y a en effet pas mal d'aspects à prendre en compte. En tout cas, j'ai l'impression qu'il y a un retour de balancier, et un renouveau de l'affirmation de certaines valeurs de fond. Peut-être justement parce qu'en les voyant menacées, nos intellectuels se sont aperçu qu'ils y tenaient davantage qu'à une espèce de consensus mou tous azimuts. (par ex retour vers un militantisme pro-laïcité, loi contre le port du voile intégral etc)
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P
Avec Israël-Palestine, je ne me lancerai pas sur un sujet que je connais mal. Concernant les droits universels, il me semble qu'à l'époque où ils ont été rédigés, le choc de la Shoah avait rendu cette réflexion indispensable de la part de pays ayant à la fois hérité des valeurs des Lumières et connu sur leur sol la tragédie de l'holocauste. Aujourd'hui, je pense que si les droits universels sont importants dans l'absolu, ils sont souvent supplantés par une réalité qui est celle de la soumission au pouvoir de l'argent et de la géopolitique. Je partage assez l'idée de la régression dont parle Bernard. La tente de Khadafi à Paris... quelle humiliation sur notre propre sol et quel cynisme. Tant que les politiques, dans leur grande majorité, se cantonneront à une attitude (par ex, chez nous les vacances au frais de la princesse de gens devenus incapables de se diriger dans le métro)indigne, les droits universels seront bafoués : si droits il y a, il faut surtout gens de bien pour les évoquer. J'ai lu le livre de Hessel. Je l'ai trouvé un peu mal fichu,juxtaposant des réflexions dans un ordre qui m'a laissée perplexe, mais c'est toujours bon qu'un texte émerge et incite à réfléchir.
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V
Clairement ce n'est pas simple... je le concède d'autant plus volontiers qu'à chaque fois que j'essaie d'y voir un peu clair, je finis par tout mélanger.<br /> Concernant universel/international/particulier, oui, je suis tout à fait d'accord avec toi. De toute manière ce n'est pas un mot dans un texte qui empêchera un dictateur d'envoyer la troupe - ni même un ministre de proposer son expertise à un dictateur pour réprimer les manifestations...<br /> Mais dans un grand élan d'idéalisme naîf, je me dis que symboliquement, une affirmation officielle et contresignée marque tout de même un repère, une référence pour la réflexion collective.
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B
Tout a fait d'accord. Il n'y a pas d'argument légitimant l'occupation et la colonisation grandissante des territoires. Mais il faut préciser de quelle occupation on parle. Est-ce de l'occupation par Israel depuis 1967 des territoires de Cisjordanie et de Gaza qui étaient occupés par la Jordanie et l'Egypte depuis 1948 (retrait des Britanniques). C'est cette définition que nous retenons généralement en Occident ou nous avons soutenu la création de l'Etat d'Israel ? Ou bien alors est-ce la création de l'Etat d'Israel en elle-même qui est considérée comme une occupation d'une terre arabe par les juifs. C'est dette définition qui est encore ancrée chez de nombreux palestiniens (on les comprend car beaucoup furent chassés ou fuirent leur maison en 1948 à la création d'Israel) et en particulier à l'heure actuelle, c'est la politique officielle du Hamas et du Hezbollah libanais. C'est cette définition qui a justifié les attentats en Israel même, les roquettes sur Israel et qui justifie la revendication du "droit au retour" de tous les palestiniens des camps de réfugiés. Mon sentiment actuel est que pour forcer Israel à se retirer des territoires occupés depuis 1967 (et créer un Etat palestinien indépendant), les palestiniens doivent se révolter contre l'occupation comme ils l'ont fait lors de la première intifada et non pas contre l'existence d'Israel comme ils l'ont fait lors de la deuxième intifada(l'indépendance ne se donne pas, elle se conquiert contre l'occupant ... c'est une leçon des révolutions arabes actuelles ! mais elle ne se conquiert pas au prix de la disparition de l'occupant chez lui!) Mais en même temps il me semble que rien ne pourra bouger tant que la communauté internationale (l'ONU) ne réussira pas à neutraliser les pays et Groupes (Hamas, Hezbollah, Iran, Syrie) qui veulent la disparition d'Israel. <br /> Quand aux résolutions de l'ONU non respectées ... je suis aussi d'accord qu'elles devraient l'être ... mais il ne faut pas oublié que la première résolution non respectée par les pays arabes a été celle qui créaient en Palestine deux Etats : un pour les juifs Israel et un pour les arabes. En refusant la création d'Israel et en déclenchant la guerre ils ont empêcher la création de l'Etat palestinien. De là tout en a découlé .. dramatiquement.<br /> Mes expériences .. se résument en deux voyages là-bas un en 1996 et un en 2005 que j'ai résumé sur un carnet de voyage que je peux envoyer à qui le voudra.
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V
Hello Bernard,<br /> concerant le conflit israelo-paestinien, je dirais très prudemment que je ne connais pas d'argument légimant l'occupation et la colonisation grandissante des territoires, ni les conditions de vie imposées aux Palestiniens. Mais je veux bien les écouter...<br /> Il me semble également assez pénible que les résolutions de l'ONU à ce suhet ne soient pas respectées.<br /> Quelles expériences as-tu vécues? Et quel est ton sentiment actuel?
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