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27 février 2011

A Livre Ouvert, William Boyd

P1010103Contrite et ravie à la fois, je viens de m’apercevoir que William Boyd a publié plusieurs romans sans que je n’y prenne garde. Déjà l’année dernière, je me suis plongée avec délices dans La Vie aux Aguets (Restless), où une jeune femme découvre que sa mère a mené une vie insoupçonnée : triple fantasme de la mère-cette-femme-inconnue, des secrets de famille fondateurs-qui-expliquent-bien-des-choses, et d’un passé d’agent secret. Un roman palpitant.

Et  maintenant voici que je viens de lire A Livre Ouvert, (Any Human Heart, 2002), le journal intime supposé de Logan Mountstuart, qui nous emmène du début à la fin du XXème siècle. C’est le genre d’ouvrage qui donnerait immédiatement envie de tenir un journal soi-même...

En suivant Logan Mountstuart, le lecteur parcourt espace et temps, croise les grands personnages de l’époque dans le monde historique, artistique et littéraire, et couvre certains événements cruciaux (guerre d’Espagne, seconde guerre mondiale, agitation en Afrique, terrorisme des fractions allemandes…). La vie du héros, journaliste, critique d’art, agent secret, devient emblématique d’un destin collectif. Il est aussi fils, père, époux, amant, ami, et toutes ces ramifications créent un univers attachant où l’on revient régulièrement aux nouvelles.

Le texte est très documenté d’un point de vue historique, et en même temps joue les ouvrages érudits avec ses notes de bas de page et son index final où les noms de personnages apparaissent en liste alphabétique avec les numéros de pages et principaux épisodes. Chacun choisira sans doute ses moments favoris. Par exemple, on peut noter la période où Logan doit aller surveiller le Duc de Windsor, devenu gouverneur aux Bahamas, englué dans des malversations ou compromissions. Moment particulièrement intéressant, juste après avoir vu Le discours d’un roi. Les rencontres avec Picasso et Virginia Woolf par exemple sont savoureuses, tout comme l’émergence de peintres comme Klee, Miro ou Jackson Pollock. Il y a beaucoup de tendresse et de vulnérabilité dans cette œuvre, une ouverture humaine et un plaisir de vivre qui résiste malgré tout.

De toute manière, j’aime beaucoup Wiliam Boyd, découvert dès son premier roman en 1981, A Good Man in Africa, avec son auto-dérision, et déjà ce talent romanesque solidement ancré dans l’Histoire. Je me garde Ordinary Thunderstorms (2009) pour un peu plus tard – pas tous les plaisirs en même temps !

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