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26 juillet 2011

Blow up, Antonioni

BlowUp

Le creux de l’été permet de (re)voir de vieux films qui passent dans le poste, et hier soir par exemple Blow up, Palme d’Or à Cannes en 1967, film britanno-italo-américain de Michelangelo Antonioni avec David Hemmings, Vanessa Redgrave et accessoirement Jane Birkin.

La première fois que j’ai vu le film, dans doute vers 1978 ou 79, je n’ai pas compris grand-chose, n’arrivant pas à distinguer les formes incriminantes sur l’écran du ciné d’art et essai des bords de l’Erdre, à Nantes. Je me rappelle avoir été fascinée par l’acteur, les séances de photos avec le mannequin vedette, l’obstination avec laquelle le photographe menait sa quête, une tension érotique permanente.

Un peu plus de trente ans plus tard, David Hemmings m’a paru plutôt goujat et arrogant, mais bien dans le même style provoquant que le Malcolm McDowell d’Orange Mécanique ou If…

La période de référence étant révolue, le film a  évidemment vieilli mais comme un objet-culte qui révèle à la fois une période, une esthétique, des lieux,  et l'image qu'Antonioni en avait ou voulait projeter. La bande-son à elle toute seule mérite déjà le détour : la musique de Herbie Hancock bien sûr, mais aussi le bruit de l’environnement, qui s'impose à la perception du film: le vent dans les arbres dans le parc, insistant ; le froissement de l’écran de papier violet où les deux jeunes filles se roulent avec le photographe en chahutant (partie de jambes en l’air, littéralement) ; la balle de tennis de la fin… La force des lieux aussi : Londres de jour, ses avenues, immeubles, ce parc où l’on revient, la rue au volant de la Rolls décapotable, une impression d’humidité, comme si le macadam était encore mouillé. Blow up est un film qui éveille les sens… Les maisons – le côté labyrinthique du loft, des passages, son salon où il suspend les tirages, mais aussi le studio ou encore la nuit, et les quartiers plus chics où des beautiful people se shootent, le club avec ce basculement du public d’un silence immobile en une mêlée échevelée quand il s’agit d’attraper un morceau de la guitare que le musicien fracasse. Beaucoup de théâtralité, mais presque une chorégraphie dans la précision de la mise en scène, des mouvements de caméra, des déplacements des personnages. Dans le jeu des couleurs rien n’est laissé au hasard non plus, ni les collants pistache-framboise sur fond violet par exemple, ni l’herbe très verte du parc, repeinte pour l’occasion paraît-il, et qui évoque l’univers de Magritte.

Donc si le coeur vous en dit, n'hésitez pas à louer ou acheter le DVD... Et pour une analyse que je trouve excellente, cliquez ici

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